Entre mer, culture et gastronomie
Ampurias ou Empúries en catalan est un site archéologique incroyable. Le site archéologique d’Ampurias est situé dans le nord de la Catalogne, près de la ville L’Escala.
Le site grec et romain est très bien conservé dans un environnement calme inaccessible aux voitures. Le lieu est particulièrement agréable et bordé de pins parasols et d’eucalyptus, à quelques mètres de la mer Méditerranée. À vingt minutes en voiture du site archéologique d’Ampurias, je conseille de visiter le superbe site archéologique ibérique d’Ullastret.
Les amateurs de qualité pourront s’héberger à l’Hostal Spa Empúries qui est un excellent hôtel avec un restaurant gastronomique. Il surplombe la Méditerranée, sur une plage isolée, à quelques centaines de mètres du site archéologique d’Ampuries et du musée de site. En d’autres termes, vous aurez les pieds dans l’eau et dans la culture en même temps !
Trois cités sur un seul site archéologique à Ampurias !
Le site archéologique d’Ampurias comprend 3 cités créées successivement.
- Deux cités grecques : Palaiapolis et Neapolis
- Une cité romaine
Avant l’arrivée des grecs, le territoire était déjà occupé depuis l’âge du Bronze Final (IXe et VIIIe siècle av. J.-C.) et les habitants avaient déjà des relations commerciales avec d’autres populations de la Méditerannée orientale.
Un comptoir commercial
Les grecs venus de la cité de Phocée (Marseille) fondent Empuries (Emporion en grec). Ce sont ces phocéens qui ont fondé vers 600 av.J.-C. Marseille (Massalia), (Agathe Tychè), Olbia (Hyères), Athénopolis (golfe de Saint-Tropez), Antipolis (Antibes), Nikaïa (Nice) ou encore Monoïkos (Monaco) seraient partis d’une de ces villes pour arriver à Empuries, un port naturel, derrière le dangereux Cap de Creus.
À cette époque, des migrations de petits groupes sont courants soit parce que la population d’une cité est trop nombreuse soit pour rechercher de nouveaux marchés économiques à travers le commerce. D’ailleurs le site est intéressant car il est constitué d’un port naturel et à proximité de 3 fleuves. Ces fleuves favoriseront les contacts et le commerce avec les populations indigènes, les Ibères. Il semble qu’il y ait eu une cohabitation pacifique et que les échanges aient profité à tous : connaissance de la céramique façonnée au tour, nouvelles techniques de navigation, nouveaux tissus, nouveau systèmes de pensée et d’idées pour les indigènes, nouveau marché et aliments de bases pour les grecs. D’ailleurs, Emporion veut dire “marché” en grec.
Les grecs créent d’abord Palaiapolis puis une nouvelle ville proche du port, Néapolis, ce qui rend le site archéologique d’Ampurias exceptionnel.
Les vestiges de la cité grecque d’Ampurias
La cité va s’étendre et se transformer tout au long de presque sept cents ans d’histoire. La grande muraille délimitait la cité. Progressivement, la population indigène installée probablement à proximité de cette muraille s’intégrera à la cité. La place centrale ou agora était le point où convergeaient les deux rues principales qui délimitaient l’espace le plus important et le plus actif de la cité. Un immeuble commercial (stoa) et les principaux immeubles publics étaient situés sur la place. Empuries, surtout à partir des Ve et IVe siècles av. J.-C., rendait hommage au dieu Asclépios, dieu de la médecine. Un dieu qui est arrivé à définir la personnalité d’Emporion, où il semble que les trouvailles archéologiques fournissent la preuve qu’il existait une salle pour accueillir les malades (abaton), qui venaient chercher la guérison.
L’arrivée des romains à Ampurias
Avant la conquête de Rome
En 218 av. J.-C., la conquête de Sagonte (cité alliée des romains) par Hannibal, représenta le prétexte idéal pour l’entrée de Rome dans la péninsule ibérique. Cette année-là, conformément au traité d’amitié entre Empurias et Rome, le romain Cneius Cornelius Scipion, débarqua à Emporio. Une armée de légionnaires romains l’accompagne avec la mission logistique d’intercepter l’arrière-garde des armées carthaginoises qui avançaient déjà vers l’Italie. Dès lors, à partir de ce moment, on parle trois langues à Empurias : elles sont représentatives de trois cultures très différentes.
Rome gagna la guerre et l’Empire décida d’entreprendre la conquête et la domination des territoires péninsulaires. Celle-ci s’achève légalement lorsque le sénat romain proclame, en 197 av. J.-C., leur division en deux grandes provinces (Hispanie ultérieure, Hispanie citérieure). Malgré tout, les fréquentes révoltes des populations ibères obligèrent Rome à envoyer, des années plus tard, une nouvelle armée. C’est Caton qui la commande et débarque à Emporion en 195 av. J.-C. Il s’installe dans un camp situé à l’Ouest de la cité.
Vers 100 av. J.-C., après la pacification de la région, le campement romain se transformera en cité romaine nouvelle, comme se fut le cas pour Gerunda [Gérone] ou Tarraco lTarragonej. L’urbanisme général de la cité romaine d’Empüries respecte le tracé orthogonal et régulier de l’ancien campement militaire. C’est pour cette raison, qu’au croisement des deux grands axes (cardo maximus et deema nus), nous retrouverons la grande place, appelée le forum, qui dépasse les dimensions et l’activité de l’ancienne agora, mais qui continue, en définitive, à réunir les mêmes fonctions :
- la fonction commerciale ou économique,
- la fonction culturelle, la fonction politique
- et la fonction religieuse, ces deux dernières, en relation clairement implicite avec la civilisation romaine.
Après la conquête de Rome
Emporion devint durant le 1er siècle av. J.-C., Emporiae (Les Empuries), une commune de l’Empire romain de la péninsule ibérique. Emporiae atteint l’apogée de sa splendeur avec une démographie importante et une grande puissance économique cela entre le Ier siècle av. J.-C. et le Ier siècle après J.-C. C’est l’époque des grandes villas et de la construction de l’amphithéâtre, et du palestre extérieur (lieu public où l’on s’entraînait à la lutte, à la gymnastique).
Les cités telles que Gerunda [Gérone], Barcino (Barcelone] et surtout Tarraco [Tarragonej, commencent à devenir des enclaves importantes et bien plus stratégiques pour les nouvelles routes commerciales terrestres.Par consquent, la présence romaine s’intensifie de plus en plus dans la Péninsule. Emporio entre progressivement en déclin jusqu’au IIIe siècle. Les derniers habitants se regroupent en un point culminant , le petit isthme de Sant Marti d’Empuries où les premiers phocéens étaient arrivés. Les thermes sont réutilisés et transformés en petite basilique ou église paléo-chrétienne au IVe siècle.
De ce fait, le site archéologique d’Ampurias se compose de nos jours de trois cités antiques ! Le musée du site archéologique d’Ampurias propose des activités ludiques d’archéologie.
Quelques photographies du site d’Ampurias
Pour en voir plus, n’hésite pas à aller sur Instagram où je dépose petit à petit les nombreuses photographies que j’ai réalisées au cours de mes voyages ou de mes missions archéologiques..
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