Les méthodes de datation archéologique : la dendrochronologie

Une méthode de datation relative et absolue

C’est une méthode scientifique de datation absolue basée sur le comptage et l’analyse des anneaux de croissance des arbres appelés « cernes » ou “cernes de croissance”.

Chaque année, un anneau se forme : les plus vieux sont au centre de l’arbre et les plus récents à l’extérieur. En comptant le nombre de cernes sur un tronc d’arbre, on connait son âge au moment où il est coupé.

Imaginons deux chênes, qui ont chacun vécu 10 ans. Le premier de l’année 1990 à l’année 2000 et le second de l’année 1995 à l’année 2005. Chaque chêne possède donc 10 cernes, qui se sont formés chaque année en fonction du climat : plus ou moins gros ou petits. Comme les deux arbres ont vécu au même moment et dans le même endroit entre 1995 et 2000, ils possèdent cinq cernes identiques. En mettant bout à bout leurs chronologies respectives, on peut avoir une chronologie exacte du développement du chêne dans cette région entre 1990 et 2005. Comme un arbre peut vivre plusieurs centaines d’années, il suffit de mettre bout à bout des cernes d’une même région, mais d’époques différentes, pour avoir une chronologie complète : la dendrochronologie est ici une méthode de datation absolue.

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Crédit : Pascal Laye

Une séquence chronologique basée sur la dendrochronologie de 10 000 ans !

On possède par exemple une chronologie basée sur le pin qui remonte à 7000 ans av. J.-C ! Cette méthode de datation est extrêmement intéressante car elle permet non seulement de dater des pièces de bois à l’année près, mais aussi de disposer de renseignements précis sur le climat : il suffit pour cela de comparer les cernes du morceau de bois avec les cernes des morceaux qui ont servis à constituer la chronologie. Tous les objets vieux de moins de dix mille ans peuvent ainsi être datés très précisément. Au delà, on ne dispose pas de cernes permettant d’établir une chronologie. La dendrochronologie permet également de disposer de renseignements précis sur le climat.

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C’est comme cela que l’on a réussit à dater l’arriver des vikings en Amérique, bien avant Christophe Colomb ! Je t’invite à lire mon article pour savoir à quelle époque (ce n’est pas en 1492 !) ils ont abordé ce continent avec leurs fiers drakkars : 1492, la découverte des Amériques.

Les cernes des arbres et la connaissance du paléoclimat

Le paléoclimat est le nom que l’on donne au climat des temps anciens : du grec ancien παλαιός , palaiós (« ancien »).

La grosseur des cernes varie en fonction du climat : ils sont plus gros lorsqu’il fait chaud et humide, plus fins lorsqu’il fait froid et sec. Il y donc des années humides et des années de sécheresse. Ces informations sont très utiles lorsque l’on étudie les sociétés sédentaires et agricoles car une sécheresse peut être une cause possible de l’effondrement d’une société. Selon le climat les cernes ne croissent pas de la même façon : en zone tropicale, où il ne manque pas d’eau, la croissance de l’arbre est continue et ill n’y a pour ainsi dire pas de cernes.

L’examen des séquences de cernes ne nécessite pas l’abattage de l’arbre lorsqu’il est contemporain, mais seulement l’extraction d’une fine carotte de bois dans le tronc, à l’aide d’une tarière, sans préjudice pour sa santé. Bien-sûr, pour les morceaux de bois ou les restes d’arbres anciens que l’on peut par exemple trouvé dans une tourbière, la santé de l’arbre n’est plus un sujet 🙂 mais on fera tout de même attention à ne pas abimer l’écofact en faisant une étude la moins destructrice possible.

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Il peut y avoir des variations de cernes selon l’espèce d’arbre et son emplacement : un arbre qui se retrouve seul car son voisin est tombé va subitement avoir une croissance plus rapide. Il est donc important de disposer de nombreuses données (un gros échantillon d’arbres) pour une même zone de façon à éliminer les biais. Ce n’est pas toujours facile pour les périodes anciennes ce qui relativise la fiabilité de la dendrochronologie en tant que méthode de datation absolue : elle devient alors relative !

Et si la dendrochronologie était utile au présent ?

En étudiant la croissance des arbres, on se rend compte que certaines espèces sont plus résistantes que d’autres au sécheresses mais aussi leur résilience, c’est-à-dire leur capacité à retrouver un fonctionnement normal après une période de fortes perturbations tout en connaissant les conditions des sols qui sont liés puisqu’un arbre vit dans un environnement et chaque environnement dispose d’un sol différent. Certains arbres consomment aussi moins d’eau que d’autres. Grâce à ces données, il est possible d’anticiper des périodes de sécheresse en favorisant la plantation de certains arbres plutôt que d’autres. Cela peut-être très utile étant donné les enjeux environnementaux actuels à condition de s’en servir intelligemment et d’anticiper 🙂


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